1534 -1800: Un début tout catholique

Dans les débuts de la Nouvelle-France, avant que la colonie ne puisse s'offrir des écoles faute d'un bassin de population assez grand, les mères de famille ont la responsabilité de transmettre à leurs enfants les connaissances fondamentales qu'ils auraient reçues en France dans les maisons consacrées à l'enseignement.

Le Père Joseph Le Caron, récollet, sera le premier instituteur. Il enseigne la lecture et l'écriture à deux jeunes Innus, Nigamon et Tebachi, à Tadoussac à l'hiver 1617-1618.

À la création des premières écoles la responsabilité de l'éducation sera confiée au clergé et aux communautés religieuses. L'évêque, la plus haute autorité religieuse de la colonie, en dirige les destinées. On peut dire que le nouveau système scolaire est un système privé, mais pratiquement gratuit. Le roi de France reconnaît la responsabilité des autorités religieuses en leur accordant un financement pour l'éducation. Pendant le Régime français, jusqu'en 1760, le système scolaire se développe autour de quatre grandes institutions : les petites écoles (élémentaire), les écoles secondaires, les maisons d'éducation spécialisées et les écoles supérieures. Les écoles de garçons sont dirigées notamment par les Jésuites et les Sulpiciens; les écoles pour les filles le sont par les Ursulines, les Dames de la Congrégation et les Hospitalières. La durée des cours est de 1 à 2 années, le temps d'apprendre à lire, écrire et compter. Les Jésuites ouvrent la première petite école pour garçons en 1635 et, quatre ans plus tard, les Ursulines ouvrent leur couvent pour filles. À Ville-Marie (Montréal) Marguerite Bourgeoys fera la classe dans une étable de pierre en 1657.

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Enseignement à l'étable-école, Ville-Marie (Montréal), Nouvelle-France (Québec), [entre 1658 et 1673]. Illustration: Charles Vinh. Photographie: Normand Rajotte. Musée Marguerite-Bourgeoys. Source:www.archivesvirtuelles-cnd.org/node/1549

Au début du 18e siècle des écoles surgissent dans bon nombre de villages. La population de la colonie s'est accrue, mais elle est dispersée sur un territoire qui s'agrandit sans cesse. Par ailleurs, les jeunes garçons sont attirés par le métier de soldat, la liberté du coureur des bois et les travaux des champs. Cinq ou six "écoles de latin" - écoles préparatoires aux études classiques - un Collège et un petit Séminaire (Québec) dispensent l'enseignement secondaire dont le programme d'études est le même qu'un collège de France. Pour les études supérieures, le Collège des Jésuites de Québec est la seule institution qui permet de faire médecine et notariat au Québec. Une école Royale de mathématiques, aussi à Québec, permet de former des capitaines de vaisseaux, des pilotes, des géographes et des arpenteurs.

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