P220 – Fonds Centre Christ-Roi

P220

Consultation sur place disponible

1990-2017. – 566 documents iconographiques (photographies) et images en mouvement (2 h 00 min).

Histoire administrative. / Notice biographique :

Centre Christ-Roi, 90 ans d'histoire en éducation de 1927 à 2017.
Le besoin d'institutrices

Au début des années 1900, la grande région de Mont-Laurier se développe rapidement. Le "P'tit train du Nord", qui atteint Mont-Laurier en 1909, y contribue grandement. Les nombreuses écoles rurales du secteur ont peine à recruter des institutrices. Certaines écoles restent fermées des années entières à moins d'être confiées à des jeunes filles non diplômées. À cette époque, la formation des institutrices était dispensée par ce que l'on appelait les "Écoles normales". Mont-Laurier ne disposant pas de cette institution, les jeunes filles d'ici qui désiraient enseigner devaient s'expatrier pour accéder à la formation.

Mgr Joseph-Eugène Limoges

La nécessité d'une École normale à Mont-Laurier ne fait donc plus de doute dès le début du siècle. Il faudra cependant attendre l'arrivée du deuxième évêque de Mont-Laurier, Mgr Joseph-Eugène Limoges (1922-1965), pour que le projet se concrétise. En mai 1925, celui-ci en fait la demande officielle au secrétaire de la province de Québec, [Athanase David]. Le ministre répond favorablement quelques jours plus tard et accorde au futur établissement l'octroi normalement réservé aux institutions de ce genre, soit 10 000$ par année.

Soeurs de Sainte-Croix

C'est en mai 1925 que les Soeurs de Sainte-Croix de St-Laurent donnent une réponse affirmative à la demande de Mgr Limoges de fonder et de diriger l'École normale de Mont-Laurier. Elles achètent le terrain au mois d'aout 1925 et la construction débute en juin 1926. Les religieuses assumaient la direction financière de l'École, dont sa construction.

Les Soeurs de Sainte-Croix, déjà reconnues pour leurs succès en enseignement à Montréal et aux États-Unis, oeuvraient également à Nominingue depuis 1887. Elles y avaient fondé une institution, devenue École ménagère, puis désignée École pédagogique en 1917. Deux des quatre premières finissantes de l'École normale Christ-Roi en 1928 y avaient commencé leur formation.

L'École normale Christ-Roi

Au début de l'après-midi du 6 septembre 1927, Simone Vanier de Sainte-Anne-du-Lac arrive à l'École Christ-Roi de Mont-Laurier. Elle devient ainsi la première "normalienne" à fréquenter la toute nouvelle l'institution [sic]. Elles seront près d'une trentaine en fin de journée, arrivées des quatre coins du diocèse. Une autre trentaine de normaliennes, celles provenant d'ailleurs au Québec et des États-Unis, atteignent Mont-Laurier par le train de minuit.

Pédagogie et développement des personnalités

La fondatrice et première supérieure de l'École normale, Mère Marie de Ste-Maximilienne (Lumena Lizotte), a su mettre en place un programme d'enseignement, dans les contraintes pédagogiques, religieuses et sociales de l'époque, qui priorisait le développement des compétences professionnelles, de la culture générale et de la personnalité des futures institutrices. On y enseignait, outre la pédagogie et les matières académiques, la cuisine, le tissage, la couture, le théâtre, la musique et bien d'autres, tout en valorisant l'activité physique. L'École recevait régulièrement en conférence des personnalités remarquables par leur vertu, leur humanisme ou l'excellence de leur vie, dans le but d'éveiller les normaliennes aux goûts et aux valeurs de ces invités.

L'École d'application

De 1927 à 1959, l'École d'application a accueilli annuellement jusqu'à 160 élèves du primaire à l'École normale Christ-Roi. Les futures institutrices y faisaient leurs stages d'enseignement et y passaient leurs examens de pédagogie. Tout comme les normaliennes, la plupart de ces élèves résidaient à l'École durant l'année scolaire, d'où le nom populaire de "Pensionnat".

La fin de l'École normale

Le Rapport de la Commission royale d'enquête sur l'enseignement dans la province de Québec (Commission Parent), publié en 1963-1964, suggère une grande réforme du système d'éducation québécois. Outre la laïcisation de l'enseignement et la création des polyvalentes (Mont-Laurier en 1965) et des Cégeps, le Rapport Parent propose la refonte du programme de formation des enseignants. Les Écoles normales, dont celle de Mont-Laurier, n'auront ni le personnel ni les moyens financiers pour répondre aux nouvelles normes (laboratoires, salles de cours, documentation, personnel spécialisé, etc.). Les universités deviennent rapidement les seules institutions à offrir le programme. L'École normale Christ-Roi de Mont-Laurier ferme ses portes en juin 1966.

On estime à un peu plus de 2000 le nombre de certificats distribués par l'École normale Christ-Roi au cours de ses 39 années d'existence.

La Maison Christ-Roi (1966 à 1971).

À sa fermeture en 1966, l'École normale devient la Maison Christ-Roi. Les religieuses y accueillent en pension les filles qui fréquentent l'École polyvalente Saint-Joseph. Les murs de coton du grand dortoir deviennent des cloisons de bois. On dispose alors de 64 cellules et de 14 chambres. La Maison Christ-Roi accueille également les religieuses du secteur, des sessions de formation et des retraites. C'est le 3 novembre 1971 que la Commission scolaire régionale Henri-Bourassa achète la Maison Christ-Roi de la Corporation des Soeurs de Sainte-Croix. Le prix payé est de 229 846$.

La Résidence Christ-Roi

Dès 1971, la Commission scolaire régionale Henri-Bourassa développe son service de résidence pour filles au Christ-Roi, service toujours en activité en 2017. Jusqu'à 80 jeunes femmes y résident annuellement durant leur formation à Mont-Laurier. Avant l'arrivée de l'Éducation des adultes, la Résidence occupait presque l'entièreté de l'édifice.

Outre la Résidence, la Commission scolaire a maintenu un entrepôt de fournitures au sous-sol du Christ-Roi durant quelques années. Un centre de jour pour personnes handicapées y a également tenu ses activités un certain temps.

Source: inconnu.

Portée et contenu :

Ce fonds contient des documents du Centre de formation professionnelle Christ-Roi de Mont-Laurier et témoigne de l'offre de services en matière de formation aux adultes dans la région des Hautes-Laurentides. Le fonds traite aussi de la construction de l'Espace Théâtre.

Historique de la conservation :

Fonds acquis en 2018. Contrat signé par Alain Tremblay.